Revivez l'histoire de l'Hockey Club Lugano de 1941 à aujourd'hui, à travers les promotions et la victoire de sept titres nationaux en National League.
L'Hockey Club Lugano a été officiellement fondé le 11 février 1941, pendant la Seconde Guerre mondiale, lors d'une réunion qui s'est tenue dans la petite salle du Restaurant Apollo, Via Stauffacher, en face du Kursaal. Les membres fondateurs étaient Antonio Caslani, les frères Arrigo, Ivo Badaracco, Bruno Soldini, Dino Bernardoni, Ivo Molina, Renato Crivelli, Guido Keller, Tullio Visani, Pepi Paulon, Livio Balmelli, Renato Paganetti, Kurt Tritten, Ezio Bernasconi, Federico Trachsler et Alfonso Weber. Ce dernier fut désigné comme premier Président, étant un joueur du FC Lugano et pouvant assurer les maillots. Sept ans après sa fondation, l'HCL a quitté l'étang de Muzzano pour s'installer dans le quartier de Loreto, rapprochant progressivement le hockey des quartiers urbains.
À Loreto, les premières véritables parties ont lieu avec des exhibitions d'équipes prestigieuses comme celle de l'Université d'Oxford. Le 1er février 1950, devant 2500 personnes, un match historique est joué : les Canadiens de la région d'Edmonton, les Waterloo Mercury’s, affrontent les Diables de Milan. Quelques semaines plus tard, à Londres, ces Canadiens deviennent champions du monde avec la feuille d'érable. Cependant, le manque de soutien politique de la part des autorités municipales entraîne également l'expulsion de Loreto. En 1955, après mille péripéties, le Lugano joue quelques parties sur ce qui était en été le court de tennis de la pâtisserie Münger à Paradiso, grâce à Cuccio Viglezio et Guido Keller, grands animateurs de la famille bianconera.
Toujours en 1955, un garagiste de Noranco nommé Albino Mangili met en service l'installation de Noranco, où débarque le premier véritable achat de l'histoire bianconera : le Grison Beat Rüedi, déjà international suisse et plusieurs fois champion suisse avec Davos. Rüedi se déplace habilement sur tout le terrain pour réaliser ce qui était considéré à Lugano comme un véritable rêve : la patinoire artificielle.
En savoir plusLe 29 février 1964, sur la patinoire de Rapperswil, l'HCL atteint enfin la tant attendue promotion en LNB grâce à une campagne de recrutement spectaculaire avec l'engagement d'Elwin Friedrich et Roland Bernasconi, tous deux internationaux et déjà champions suisses avec Villars. Parmi les héros de ce match, un grand talent de quinze ans émerge, qui ferait l'histoire à Lugano : Alfio Molina.
Le choc est ensuite grand pour les supporters d'Ambrì lorsque Lugano dépasse les rivaux en Coupe de Suisse : le match se décide en prolongation avec un but de Moretti.
Lugano s'apprête ainsi à passer neuf ans en deuxième division, avec des résultats en dents de scie, bien que plusieurs joueurs enflamment la Resega dans les années soixante-dix comme les Finlandais Juha Pekka Rantasila et Henry Leppä, ainsi que l'Américain Tom Vanelli. En 1975, le club bianconero fait ses valises et se déplace vers la première patinoire couverte du Luganais : celle de Mezzovico. Les bianconeri y jouent deux championnats avant que le Palasport de Mezzovico ne s'effondre le matin du 12 février 1978 en raison d'une chute de neige exceptionnelle. Cet événement marque le retour du club à la Resega, désormais couverte définitivement.
En 1978, entre dans l'histoire de Lugano et du hockey suisse celui qui deviendra en quelques années une grande figure : Geo Mantegazza. Avec lui se matérialise également ce qui sera souvent le septième joueur sur la glace : la Curva Nord ! Le nouveau staff dirigeant formé par Geo Mantegazza, Severo Antonini et Fausto Senni obtient immédiatement deux résultats historiques : pour la première fois, Lugano se classe devant Ambrì, et pour la première fois, le 23 octobre 1979, la Valascia est conquise (5-2).
En savoir plusLors de la première saison en série A, outre le spectaculaire défenseur canadien Bob Hess, arrivent à Lugano l'attaquant prolifique Giovanni Conte et la grande promesse du hockey suisse, l'Appenzellois Jörg Eberle. À l'été 1983, pour donner un coup de fouet à toute l'équipe, le président Mantegazza lance une véritable révolution technique en appelant un nouvel entraîneur de Suède : John Slettvoll. Avec lui, inflexible sur et hors de la glace, arrive un joueur destiné à devenir le chouchou de la Resega : le légendaire Kent Johansson ! Le rapide numéro 25 a quelques difficultés d'adaptation, mais après Noël, il commence à briller !
L'enthousiasme pour le hockey à Lugano grandit et d'autres joueurs importants complètent un effectif de plus en plus compétitif, comme les internationaux Beat Kaufmann et Arnold Lörtscher. Pour aborder la saison 1984/85, le Lugano de Slettvoll se renforce encore avec deux pièces maîtresses : Mats Waltin et Fredy Lüthi. Le premier est un véritable pilier de l'équipe nationale suédoise : avec Ingemar Stenmark et Björn Borg, il fait partie des légendes du sport suédois. L'équipe bianconera poursuit les champions de Davos toute la saison, mais ne parvient pas à leur ravir un énième titre, concluant néanmoins la meilleure saison de son histoire jusqu'à ce moment avec la conquête de la deuxième place.
En savoir plusSamedi 1er mars 1986 : Lugano est champion suisse ! Une saison à encadrer qui culmine avec la récompense la plus convoitée : la remise de la coupe des premiers playoffs suisses au capitaine Kaufmann sur la magnifique patinoire de Davos. Héros de la soirée et de tout le championnat, Kenta Johansson marque quatre buts lors du match décisif, renversant le score de 2-4 à 7-5 ! La patinoire de Davos se teinte de noir et blanc avec plus de 3000 supporters suivant l'équipe. Et cette soirée marque le début de l'ère du Grand Lugano.
Le championnat 1986/1987 propulse Lugano en Europe. Vainqueurs d'abord à Berlin-Est, les bianconeri éliminent ce qui était considéré comme la meilleure équipe occidentale : Cologne. Aucune équipe suisse n'avait jamais réussi à atteindre la phase finale de la Coupe d'Europe. En championnat, Lugano se répète en grand, remportant son deuxième titre national en playoffs contre Kloten.
Lors de la saison 1987/1988, bien que Slettvoll doive reconstruire l'équipe, Lugano confirme sa domination en championnat. Après avoir dominé la saison régulière, ils remportent leur troisième titre consécutif en playoffs, encore une fois aux dépens de Kloten. Les bianconeri s'imposent en finale en trois matchs, remportant le dernier match à la Resega avec un but de Vrabec en prolongation sous une Curva Nord en délire. Mention spéciale pour la Coupe d'Europe qui s'est tenue dans une Resega enthousiaste. Les invités d'honneur n'étaient autres que le légendaire CSKA Moscou, alors grand leader mondial avec des légendes comme Larionov, Makarov, Krutov et Fetisov, ainsi que Färjestad et Kosice. Toutefois, Lugano ne peut rien contre ces monstres sacrés du hockey européen.
En savoir plusLes années 1990-1995 apportent moins de joies au peuple bianconero, avec des adversaires renforçant leurs investissements dans un monde du hockey désormais professionnel dans toute la Suisse. La saison 1990-1991 se termine avec une deuxième place en saison régulière et une défaite en finale des playoffs contre Berne en quatre matchs. Lugano agrémente cependant l'année avec une nouvelle participation au tour final de la Coupe d'Europe à Düsseldorf, où ils frôlent l'exploit contre les champions finlandais de Turku.
Après une saison décevante en 1991-1992, la relation entre le club et le Magicien Slettvoll se détériore. Une saison tumultueuse se termine avec une deuxième place en saison régulière et, juste après les Jeux Olympiques, une élimination cuisante en quarts de finale des playoffs contre Zurich, dirigé par un très jeune Arno del Curto. Pour la première fois dans l'histoire des playoffs, Lugano n'est pas en finale. L'exploit reste la qualification des bianconeri pour la finale de la Coupe Spengler, où Lugano remporte une victoire éclatante contre Mannheim, bat Malmö en prolongation, perd de justesse contre le Team Canada et bat le légendaire CSKA Moscou aux tirs au but. Le lendemain, lors de la finale, les maîtres russes s'imposent 5 à 2.
Après s'être séparé de John Slettvoll, Lugano cherche une nouvelle philosophie de jeu et un nouveau style. Pour la saison 1992-1993, l'entraîneur canadien Andy Murray, un homme d'une grande gentillesse, est engagé. Avec lui arrive à Lugano une légende, celui qui a formé pendant des années un quintet imbattable dans l'équipe nationale soviétique et le CSKA de Moscou : Igor Larionov.
En savoir plusLe 25 septembre 1995, la nouvelle Resega est inaugurée avec le premier match de championnat entre Lugano et Lausanne. Après la fête inoubliable, cependant, les temps difficiles commencent et en octobre, le club se sépare de Lahtinen en raison du manque de résultats. John Slettvoll revient sur le banc, mais cette fois, la stratégie ne s'avère pas gagnante. Lugano termine le championnat seulement à la septième place et est immédiatement éliminé des playoffs par Kloten. La saison 1995-1996 sera également marquée par le triste sort du défenseur Pat Schafhauser qui, le soir du 5 décembre 1995 sur la patinoire de Davos, se heurte violemment contre la balustrade, se procurant une lésion de la moelle épinière qui le contraint à un fauteuil roulant. Suite à cet accident, la Fondation Pat Schafhauser est créée à l'initiative de Lugano, visant à constituer un fonds pour les éventuelles blessures de jeu.
Pour la saison 1996-1997, de nouveaux stimulants sont nécessaires et Lugano fait appel à une vieille connaissance du hockey bianconero : Mats Waltin, de retour après deux saisons à la tête de Davos. Avec lui arrive un autre grand Suédois, Michael Nylander, qui quitte les Calgary Flames (NHL) pour revêtir le maillot bianconero. L'équipe grandit, inspirée par Nylander et, renforcée par le Russe Pavel Torgaev, finit par vaincre le cauchemar Kloten avant d'être battue en demi-finale des playoffs par Berne dirigé par Gaetano Orlando.
En savoir plusLa finale de la saison 2000/01 contre Zurich est intense, polémique et se termine sur une note très amère. À 3-1 dans la série, lors du "match 5" à la Resega, Lugano ne conclut pas. Le "match 7" du 7 avril 2001 est palpitant : Dubé marque, mais Zeiter égalise à la 51e minute. On passe en prolongation où Samuelsson foudroie Huet et glace le sang des supporters bianconeri.
Pour la saison 2001/2002, sur le banc de Lugano arrive un ancien joueur de la Grande URSS : Zinetoula Biljaletdinov. Lugano commence bien la saison, mais l'équipe se perd progressivement. Jim Koleff reprend les rênes, mais les playoffs ne donnent pas de grandes satisfactions.
Pendant la saison 2002/2003, les dirigeants se séparent également de Koleff. Une époque se termine brusquement. Larry "Harry Potter" Huras prend la tête de l'équipe, insufflant confiance match après match. En finale, ils retrouvent Davos d'Arno Del Curto, champion en titre. Les deux premiers matchs sont remportés par les Grisons, mais Lugano ne lâche rien, montre toute sa ténacité et, avec un caractère digne des gladiateurs, remporte les quatre matchs suivants. Une prouesse signée par l'équipe, notamment par le gardien Rüeger, le génial Nummelin et l'inspiré Rötheli. Le "match 6" est dominé par le capitaine Fuchs et ses compagnons devant une Resega comble, avec un retentissant 4-0 résultant d'une performance collective d'excellence.
En savoir plusGlen Metropolit, Canadien tout en flair et en efficacité, illumine la saison régulière 2005/06 en devenant meilleur buteur. Mais, quand commencent les matchs importants, après les émotions intenses des Jeux olympiques de Turin 2006, auxquels sept bianconeri ont contribué à l'argent de la Finlande de Nummelin, Peltonen et Hentunen et aux exploits des Suisses contre le Canada et la République tchèque, des fragilités nerveuses et un manque d'incisivité apparaissent. Un Ambrì qui exploite pleinement ses ressources pousse ainsi l'équipe au bord du gouffre. La direction réagit en licenciant Huras. Les supporters sont furieux et certains en viennent à des agressions verbales, tandis que d'autres, fort heureusement inébranlables dans leur foi, inondent les joueurs de messages d'encouragement : rien n'est impossible !
Les nouveaux leaders Harold Kreis (une icône du hockey allemand, entraîneur principal en saison de l'équipe partenaire Coire) et Ivano Zanatta (déjà entraîneur adjoint) redistribuent les responsabilités et demandent les trois C : cerveau, cœur et courage. Le but rocambolesque de Vauclair à la Valascia est un signe du destin.
Le vestiaire devient solide comme un roc, imperméable à toute tentative de déstabilisation. Et l'exploit de remonter de 0-3 dans la série, jamais réalisé jusqu'à présent en Europe, se concrétise le 19 mars 2006.
En savoir plusLe 6 avril 2010, la famille bianconera pleure une tragédie. Sous une avalanche sur son cher Monte Bar, le corps du préparateur physique Tiziano Muzio est retrouvé. Un homme spécial qui a traversé la vie du club pendant trente ans, gagnant l'estime et le respect de tous pour sa compétence, mais encore plus pour sa sensibilité et sa générosité. Son nom évoquera toujours à Lugano des valeurs telles que l'esprit de sacrifice et la passion pour son travail.
La saison 2010/2011 coïncide avec le soixante-dixième anniversaire de la fondation de l'Hockey Club Lugano. Avec la ligne des playoffs désormais lointaine, le 29 novembre 2010, Philippe Bozon et Sandro Bertaggia sont relevés de leurs fonctions. À leur place, le club fait confiance à deux hommes du club : Mike Mc Namara et Patrick Fischer, jusqu'alors brillants entraîneurs et assistants des Juniors Elite. Quelques succès font espérer une remontée au classement, mais Lugano est pratiquement hors des playoffs dès Noël ! Trois jours avant le début des playouts, le club décide d'introduire un nouveau visage à la tête du staff technique. Mc Namara et Fischer restent en tant qu'assistants et le Canadien de 46 ans Greg Ireland, avec une expérience significative en AHL, prend la tête du staff d'entraîneurs. La décision s'avère judicieuse, puisque Lugano expédie les redoutés playouts avec quatre succès consécutifs bien mérités contre les Lakers.
En savoir plusFin octobre 2015, avec l'équipe dernière au classement, l'ère de Patrick Fischer et Peter Andersson se termine également. Après l'interlude de Christian Wohlwend, le nouveau leader sur le banc devient le charismatique Canadien Doug Shedden, assisté de son fidèle italo-canadien Pat Curcio. Peut-être que, pour un groupe devenu si vulnérable, la présence d'un entraîneur principal aux cheveux gris était ce qu'il fallait. En effet, en un temps relativement court, Hirschi et ses compagnons réagissent avec vigueur, remontent au classement et retrouvent surtout une identité.
L'expérience positive de la Coupe Spengler, avec la finale perdue de peu contre l'équipe du Canada, renforce le groupe qui se présente aux playoffs très motivé et complété dans l'effectif par Maxim Lapierre, attaquant canadien qui joue le rôle de provocateur. Son trash-talking déstabilisant devient l'un des éléments gagnants d'une splendide chevauchée jusqu'à la finale après avoir battu Zoug et Genève.
Joueurs et club se débarrassent d'un véritable fardeau. Chacun joue parfaitement son rôle. À commencer par Elvis Merzlikins, impérial entre les poteaux, puis une défense presque impénétrable et les diverses solutions offensives (Klasen, Martensson et Brunner en tête) capables de marquer des buts décisifs.
En savoir plusLa saison 2019/20 ne sera certainement pas retenue pour le hockey joué. Le club réorganise sa structure et se dote d'un CEO en la personne de Marco Werder. L'ère du directeur sportif Roland Habisreutinger prend également fin et Hnat Domenichelli reprend ses fonctions. Fin février 2020, cependant, le monde entier fait connaissance avec le mot COVID-19. Un virus, une pandémie qui fait des victimes et bouleverse la vie de chacun.
À la mi-mars 2020, tout événement ouvert au public est annulé. La National League ne peut que suspendre les imminents playoffs auxquels Lugano s'était qualifié de justesse. Ce qui s'est passé les mois précédents perd ainsi tout son sens, y compris le bref passage dans la famille bianconera de Sami Kapanen.
L'entraîneur finlandais avait été démis de ses fonctions peu avant Noël, remplacé par le vieux loup de mer Serge Pelletier. La saison 2020/21 subit également lourdement les effets de la pandémie. Pendant de longs mois, les clubs sont obligés de jouer les matchs à huis clos. Une situation parfois absurde qui entraîne des conséquences financières jamais envisagées. La politique s'interroge sur l'importance des équipes professionnelles pour l'ensemble du mouvement sportif et, grâce aux prêts et aux aides non remboursables de la Confédération, les faillites et disparitions sont évitées.
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Samedi 1er mars 1986 : Lugano est champion suisse ! Une saison à encadrer qui culmine avec la récompense la plus convoitée : la remise de la coupe des premiers playoffs suisses au capitaine Kaufmann sur la magnifique patinoire de Davos. Héros de la soirée et de tout le championnat, Kenta Johansson marque quatre buts lors du match décisif, renversant le score de 2-4 à 7-5 ! La patinoire de Davos se teinte de noir et blanc avec plus de 3000 supporters suivant l'équipe. Et cette soirée marque le début de l'ère du Grand Lugano.
Le championnat 1986/1987 propulse Lugano en Europe. Vainqueurs d'abord à Berlin-Est, les bianconeri éliminent ce qui était considéré comme la meilleure équipe occidentale : Cologne. Aucune équipe suisse n'avait jamais réussi à atteindre la phase finale de la Coupe d'Europe. En championnat, Lugano se répète en grand, remportant son deuxième titre national en playoffs contre Kloten.
Lors de la saison 1987/1988, bien que Slettvoll doive reconstruire l'équipe, Lugano confirme sa domination en championnat. Après avoir dominé la saison régulière, ils remportent leur troisième titre consécutif en playoffs, encore une fois aux dépens de Kloten. Les bianconeri s'imposent en finale en trois matchs, remportant le dernier match à la Resega avec un but de Vrabec en prolongation sous une Curva Nord en délire. Mention spéciale pour la Coupe d'Europe qui s'est tenue dans une Resega enthousiaste. Les invités d'honneur n'étaient autres que le légendaire CSKA Moscou, alors grand leader mondial avec des légendes comme Larionov, Makarov, Krutov et Fetisov, ainsi que Färjestad et Kosice. Toutefois, Lugano ne peut rien contre ces monstres sacrés du hockey européen.
Le Lugano de John Slettvoll et Geo Mantegazza remporte également la saison régulière 1988/1989. Cependant, à l'approche du printemps, les ours bernois, menés par le phénoménal Renato Tosio, sortent de leur hibernation et ravissent le titre à Lugano. Le défi sans fin se conclut après cinq batailles à la Resega, sous les yeux incrédules des supporters bianconeri. Pour la première fois depuis l'introduction des playoffs, Lugano laisse le titre national à un adversaire. La grande déception entraîne la douloureuse séparation du public de son grand idole : Kenta Johansson.
Avec le Tchèque Dusan Pasek suspendu après une violente bagarre contre Ambrì, durant l'hiver 1990, Slettvoll et Senni décident d'appeler à Lugano pour les playoffs un petit nippo-canadien nommé Steve Tsujiura. Ce petit grand homme sera à l'origine du quatrième titre national des bianconeri, formant avec Andy Ton et Jörg Eberle un trio redoutable. En finale, Lugano prend sa revanche de la saison précédente en remportant le titre en quatre matchs, dans l'impressionnante patinoire de l'Allmend, remplie de supporters bianconeri. Eberle et ses compagnons inscrivent pour la quatrième fois le nom de Lugano dans le palmarès du hockey suisse. Un succès qui marque pratiquement la fin de l'ère du Grand Lugano et avec elle celle d'un président très apprécié du public : Geo Mantegazza. Le grand président laisse en effet l'équipe aux mains de son fidèle Fabio Gaggini.
Les années 1990-1995 apportent moins de joies au peuple bianconero, avec des adversaires renforçant leurs investissements dans un monde du hockey désormais professionnel dans toute la Suisse. La saison 1990-1991 se termine avec une deuxième place en saison régulière et une défaite en finale des playoffs contre Berne en quatre matchs. Lugano agrémente cependant l'année avec une nouvelle participation au tour final de la Coupe d'Europe à Düsseldorf, où ils frôlent l'exploit contre les champions finlandais de Turku.
Après une saison décevante en 1991-1992, la relation entre le club et le Magicien Slettvoll se détériore. Une saison tumultueuse se termine avec une deuxième place en saison régulière et, juste après les Jeux Olympiques, une élimination cuisante en quarts de finale des playoffs contre Zurich, dirigé par un très jeune Arno del Curto. Pour la première fois dans l'histoire des playoffs, Lugano n'est pas en finale. L'exploit reste la qualification des bianconeri pour la finale de la Coupe Spengler, où Lugano remporte une victoire éclatante contre Mannheim, bat Malmö en prolongation, perd de justesse contre le Team Canada et bat le légendaire CSKA Moscou aux tirs au but. Le lendemain, lors de la finale, les maîtres russes s'imposent 5 à 2.
Après s'être séparé de John Slettvoll, Lugano cherche une nouvelle philosophie de jeu et un nouveau style. Pour la saison 1992-1993, l'entraîneur canadien Andy Murray, un homme d'une grande gentillesse, est engagé. Avec lui arrive à Lugano une légende, celui qui a formé pendant des années un quintet imbattable dans l'équipe nationale soviétique et le CSKA de Moscou : Igor Larionov. Sur le papier très fort, Lugano n'arrive pourtant pas à décoller. Murray a du mal à s'adapter à la mentalité européenne et en décembre, le club se voit contraint par la situation interne dans le vestiaire de le remplacer par Slettvoll. La star canadienne Brian Propp arrive également en renfort et, avec un Larionov enfin rétabli après une longue pubalgie, forme un duo très dangereux. Cela ne suffit cependant pas à aller au-delà des demi-finales des playoffs. Les bianconeri sont éliminés aux tirs au but par Kloten à la Resega. Larionov quitte Lugano et retourne dans la NHL où il remportera deux années de suite la Coupe Stanley avec les Detroit Red Wings.
La grande nouveauté de la saison 1993-1994 est la patinoire provisoire appelée Reseghina. La mythique vieille Resega est en effet en cours de démolition en attendant la construction d'une nouvelle installation moderne. Troisième en saison régulière, Lugano est à nouveau éliminé en demi-finales des playoffs par Kloten, porté par Michael Johansson, le frère de Kenta et le compatriote Anders Eldebrink. John Slettvoll change alors de rôle et devient directeur sportif, avec le Finlandais Timo Lahtinen à la gestion de l'équipe. Le championnat 1994-1995 voit Lugano conquérir la deuxième place en saison régulière derrière Zoug, mais les playoffs trahissent les bianconeri, éliminés en quarts de finale par le toujours redoutable Kloten.
Le 25 septembre 1995, la nouvelle Resega est inaugurée avec le premier match de championnat entre Lugano et Lausanne. Après la fête inoubliable, cependant, les temps difficiles commencent et en octobre, le club se sépare de Lahtinen en raison du manque de résultats. John Slettvoll revient sur le banc, mais cette fois, la stratégie ne s'avère pas gagnante. Lugano termine le championnat seulement à la septième place et est immédiatement éliminé des playoffs par Kloten. La saison 1995-1996 sera également marquée par le triste sort du défenseur Pat Schafhauser qui, le soir du 5 décembre 1995 sur la patinoire de Davos, se heurte violemment contre la balustrade, se procurant une lésion de la moelle épinière qui le contraint à un fauteuil roulant. Suite à cet accident, la Fondation Pat Schafhauser est créée à l'initiative de Lugano, visant à constituer un fonds pour les éventuelles blessures de jeu.
Pour la saison 1996-1997, de nouveaux stimulants sont nécessaires et Lugano fait appel à une vieille connaissance du hockey bianconero : Mats Waltin, de retour après deux saisons à la tête de Davos. Avec lui arrive un autre grand Suédois, Michael Nylander, qui quitte les Calgary Flames (NHL) pour revêtir le maillot bianconero. L'équipe grandit, inspirée par Nylander et, renforcée par le Russe Pavel Torgaev, finit par vaincre le cauchemar Kloten avant d'être battue en demi-finale des playoffs par Berne dirigé par Gaetano Orlando.
Les supporters et l'environnement ont faim de victoires. Outre les prometteurs frères Vauclair, arrivent le national Patrick Fischer, Andy Näser, le Canadien Todd Elik, croix et délice sur et hors de la glace, et le Suédois multi-champion Peter Andersson. La saison commence cependant mal et en novembre, Waltin est remplacé par Jim Koleff, venu à Lugano en tant que directeur sportif. Jim ramène l'équipe aux premières places du classement, mais ne parvient pas à sauver la saison avec Lugano éliminé au premier tour des playoffs par Davos, encore une fois après les tirs au but à la Resega. Grande satisfaction toutefois pour Julien Vauclair, repêché par les prestigieux Ottawa Senators.
Au début des playoffs 1998-1999, l'effectif de l'équipe est complet et en grande forme. Lugano souffre contre Davos, élimine brillamment avec une défense et un gardien presque insurmontables les champions en titre de Zoug et se prépare à affronter en finale Ambrì, auteur d'une saison régulière record. Le Tessin est en effervescence et l'atmosphère du derby se ressent partout. Grâce à une fraîcheur et une expérience supérieures, Lugano remporte son cinquième titre national le 5 avril 1999 à la Valascia, en battant ses cousins en cinq matchs et en gagnant trois rencontres sur trois en vallée ! Les héros de cet exploit magnifique sont tous les joueurs, mais un échelon plus haut, on trouve certainement le gardien Huet, le défenseur et capitaine Andersson et l'indestructible Orlando qui, à 36 ans, termine sa carrière sensationnelle.
La saison 1999-2000 offre aux supporters bianconeri des soirées mémorables et spectaculaires. Lugano domine de long en large la saison régulière. Mais le véritable exploit de l'équipe bianconera, renforcée notamment par Philippe Bozon, Christian Dubé, déjà premier choix des New York Rangers en 1996, Oliver Keller et après Noël aussi Wes Walz, se produit en Euroleague où, après avoir vaincu la Dynamo Moscou 3-1 à la Resega et les Ice Tigers de Nuremberg aux tirs au but, ils accèdent au Semifinal Round. Les hommes de Koleff remportent le défi à domicile contre Slovan Bratislava et, dans un match aux mille émotions, s'imposent également lors du retour sur la patinoire des champions slovaques 6-5. Le sérieux et le professionnalisme du club permettent d'accueillir à Lugano le Top Four Final, la poule finale à quatre pour couronner l'équipe championne d'Europe et, dans une Resega enthousiaste devant 24 000 spectateurs en quatre matchs, les Russes de Metallurg Magnitogorsk, dirigés par Gomoljako, font un doublé en battant en finale le Sparta Prague. Ce sont précisément les champions tchèques qui avaient fait disparaître le rêve bianconero la veille au soir en prolongation. Un match fantastique résolu par le Tchèque Vujtek après que Lugano ait plusieurs fois frôlé le but de la victoire.
L'extraordinaire aventure européenne laisse toutefois des traces dans les jambes et l'esprit des joueurs. En finale des playoffs contre les ZSC Lions, Lugano baisse nettement de régime et s'incline à l'Hallenstadion lors du "match 6" lorsque, à 10 secondes de la sirène, Plavsic inscrit le but du 4-3, favorisé par une faute de Christian Weber sur le gardien Huet.
La finale de la saison 2000/01 contre Zurich est intense, polémique et se termine sur une note très amère. À 3-1 dans la série, lors du "match 5" à la Resega, Lugano ne conclut pas. Le "match 7" du 7 avril 2001 est palpitant : Dubé marque, mais Zeiter égalise à la 51e minute. On passe en prolongation où Samuelsson foudroie Huet et glace le sang des supporters bianconeri.
Pour la saison 2001/2002, sur le banc de Lugano arrive un ancien joueur de la Grande URSS : Zinetoula Biljaletdinov. Lugano commence bien la saison, mais l'équipe se perd progressivement. Jim Koleff reprend les rênes, mais les playoffs ne donnent pas de grandes satisfactions.
Pendant la saison 2002/2003, les dirigeants se séparent également de Koleff. Une époque se termine brusquement. Larry "Harry Potter" Huras prend la tête de l'équipe, insufflant confiance match après match. En finale, ils retrouvent Davos d'Arno Del Curto, champion en titre. Les deux premiers matchs sont remportés par les Grisons, mais Lugano ne lâche rien, montre toute sa ténacité et, avec un caractère digne des gladiateurs, remporte les quatre matchs suivants. Une prouesse signée par l'équipe, notamment par le gardien Rüeger, le génial Nummelin et l'inspiré Rötheli. Le "match 6" est dominé par le capitaine Fuchs et ses compagnons devant une Resega comble, avec un retentissant 4-0 résultant d'une performance collective d'excellence. Un titre que tous les supporters luganais se souviendront comme le dernier remporté par le grand Bertaggia. Sandro, indomptable chien de garde, décide de se retirer et de raccrocher les patins après une fantastique carrière de 18 saisons avec plus de 800 apparitions en LNA et 6 titres de champion suisse avec le maillot de Lugano ! Ce maillot numéro 2 que plus aucun bianconero ne pourra porter.
Depuis l'été 2003, une icône du hockey finlandais porte le maillot bianconero, Ville Peltonen, déjà champion du monde grâce à son triplé en finale. Les bianconeri terminent la saison régulière 2003/2004 devant Berne avec un record de points jamais enregistré : 74 points en 48 matchs joués ! Le titre se décide lors du cinquième et dernier match devant une Resega pleine à craquer. Maneluk égalise à 32 secondes de la fin avec un tir foudroyant et envoie tout en prolongation. Mais Berne réussit à mériter la victoire à 14:20 de l'overtime avec un but de Marc Weber.
La saison 2004/2005 restera dans les annales comme l'une des plus intéressantes de l'histoire du hockey suisse. Le lockout de la NHL enrichit notre championnat de stars mondiales telles que Thornton, Nash, Hagmann, Brière et St. Louis. L'hiver de l'HCL est marqué par une longue série de blessures. Malgré cela, Lugano reste au sommet. Plusieurs joueurs étrangers de provenance NHL passent par la Resega comme Kimmo Timonen, Jason Blake mais surtout Alex Tanguay, Québécois de 24 ans à la classe cristalline mais très malchanceux, d'abord avec la réapparition d'une ancienne douleur à la hanche puis, à son retour après deux mois, avec une entorse d'un ligament du genou. Pour la deuxième année consécutive, Berne se révèle un obstacle insurmontable avec un jeu défensif efficace et une plus grande concrétisation dans les moments clés. Un voile de tristesse pour JJ Aeschlimann qui, après 14 saisons en bianconero, quitte le club pour terminer sa carrière sportive à 38 ans à Lausanne.
Glen Metropolit, Canadien tout en flair et en efficacité, illumine la saison régulière 2005/06 en devenant meilleur buteur. Mais, quand commencent les matchs importants, après les émotions intenses des Jeux olympiques de Turin 2006, auxquels sept bianconeri ont contribué à l'argent de la Finlande de Nummelin, Peltonen et Hentunen et aux exploits des Suisses contre le Canada et la République tchèque, des fragilités nerveuses et un manque d'incisivité apparaissent. Un Ambrì qui exploite pleinement ses ressources pousse ainsi l'équipe au bord du gouffre. La direction réagit en licenciant Huras. Les supporters sont furieux et certains en viennent à des agressions verbales, tandis que d'autres, fort heureusement inébranlables dans leur foi, inondent les joueurs de messages d'encouragement : rien n'est impossible ! Les nouveaux leaders Harold Kreis (une icône du hockey allemand, entraîneur principal en saison de l'équipe partenaire Coire) et Ivano Zanatta (déjà entraîneur adjoint) redistribuent les responsabilités et demandent les trois C : cerveau, cœur et courage. Le but rocambolesque de Vauclair à la Valascia est un signe du destin. Le vestiaire devient solide comme un roc, imperméable à toute tentative de déstabilisation. Et l'exploit de remonter de 0-3 dans la série, jamais réalisé jusqu'à présent en Europe, se concrétise le 19 mars 2006. L'angoisse de perdre contre les cousins s'évapore, et le meilleur est à venir. Sur sa lancée, Lugano écrase Kloten et défie le champion en titre, Davos. Il n'y a pas de match. Lugano frôle la perfection à la fois athlétique et esthétique, avançant comme un train en accélération qui écrase tout sur son passage. Chaque joueur sublime ses particularités. Les héros ne sont pas les individus, mais l'équipe dans son unité d'intentions, renforcée par les difficultés. Et, lorsque la sirène finale retentit à la Resega le 13 avril 2006, consacrant la victoire lors du "match 5", le peuple bianconero atteint le septième ciel.
C'est la joie la plus authentique, viscérale, celle que l'on ne peut ressentir qu'après avoir tant souffert, "le plaisir fils de la peine", comme l'écrivait Leopardi. Mais c'est aussi la fierté d'une équipe qui a enseigné au Tessin et à la Suisse ce que signifie vraiment honorer le maillot de l'Hockey Club Lugano. Après avoir atteint le septième ciel, le club et les supporters vivent cependant des mois très difficiles. La NHL frappe à la porte de Metropolit, Nummelin, Peltonen et York en quelques heures. Un coup très dur sur le plan sportif. Une enquête judiciaire ébranle la direction de l'HCL jusque dans ses fondations. Un "tsunami" qui débouchera sur une réorganisation lors de l'assemblée générale des actionnaires du 29 novembre 2006 et sur l'élection de Paolo Rossi comme nouveau Président. En janvier 2007, la famille bianconera vit une expérience internationale inoubliable. Plus de deux cents supporters suivent l'HCL à Saint-Pétersbourg pour le Super Six avec les champions nationaux des six plus fortes nations européennes. Lugano mérite de monter sur le podium, en battant 3-0 le Färjestad avant de s'incliner sur le même score contre l'Ak Bars Kazan. On arrive ainsi aux playoffs 2006/07, où l'adversaire en quart de finale est Kloten, avec Eldebrink et Hollenstein sur le banc. L'élimination est décidée lors du "match 6". Le coup de grâce vient, malheureusement, d'une erreur arbitrale flagrante de Prugger qui siffle alors que le palet est encore en mouvement, juste au moment où Jeannin le met dans le filet à 32 secondes de la sirène finale pour ce qui aurait été le but de l'égalisation à 2-2. Une fin qui laisse un goût amer pour une saison néanmoins constructive en vue de l'avenir.
Le 18 octobre 2007, Jukka Hentunen, meilleur buteur des bianconeri, quitte Lugano, confronté à l'opportunité immanquable d'un contrat très lucratif en Russie avec l'Ak Bars Kazan. À la mi-novembre, la direction et les supporters croient avoir trouvé la solution. L'ancienne star de la NHL (674 matchs, 421 points), le joueur de couleur Anson Carter, connu également pour avoir marqué le but fantôme qui a offert au Canada le Mondial 2003, atterrit à Agno et débute en fanfare, inscrivant trois buts en trois matchs et suscitant immédiatement la sympathie par son attitude envers le hockey et la vie. Entre blessures répétées, retard de condition physique et quelques doutes sur sa réelle motivation, Carter disparaît cependant rapidement de la scène. Le club investit les fonds obtenus de la vente de Hentunen en faisant venir à la Resega David Aebischer, le premier Suisse à avoir percé en NHL (214 apparitions), déjà vainqueur de la Stanley Cup, gardien de grand talent, relégué cependant entre-temps aux marges de la scène nord-américaine. Entre novembre et décembre, Lugano entre cependant dans une crise noire. L'incapacité de réagir aux épisodes négatifs coûte sa place à Ivano Zanatta.
Pour donner un électrochoc, Kent Ruhnke, réputé pour être un sergent de fer, est appelé. Le résultat n'est cependant pas celui escompté. Ruhnke ne parvient pas à établir un bon contact avec les joueurs. Avec la ligne des playoffs de plus en plus lointaine, c'est alors, le 9 janvier 2008, le retour spectaculaire de John Slettvoll. Pour sauver une saison presque irrémédiablement compromise, le club joue la carte de l'émotion, faisant appel au charisme de celui qui incarne l'histoire glorieuse de l'Hockey Club Lugano. Mais la course aux playoffs reste inachevée et, pour la première fois en vingt-deux ans, Lugano se retrouve à disputer les playouts qui, comme on pouvait s'y attendre, se révèlent être une expérience cauchemardesque. La peur de perdre face à une équipe plus faible comme Bâle et les blessures en chaîne transforment cinq matchs en pure souffrance. Finalement, Lugano s'en sort, grâce notamment à un but crucial du jeune Chiesa en terre rhénane et au retour en forme de Landon Wilson. Le grand coup de l'été 2008 est le retour de Petteri Nummelin après deux saisons en NHL. Le Finlandais n'a rien perdu de son talent : son génie est un régal pour les yeux. Sur le plan individuel, la saison 2008/09 est marquée par le Norvégien de 24 ans Patrick Thoresen, un véritable bélier. Le débat sur les cinq étrangers devient progressivement la ruine du vestiaire et de l'environnement. Slettvoll ne parvient pas à le gérer de manière optimale, les mécontentements s'accumulent et les médias en profitent. Ce sont les premiers signes de faiblesse de l'homme d'Umea qui, vers Noël, digère mal la communication du club de ne pas vouloir continuer avec lui à l'avenir.
L'ego démesuré de Slettvoll l'emporte sur le bien de l'équipe et le 7 janvier 2009, à la veille d'un derby, le Magicien abandonne tout et tous, accusant l'HCL et toutes ses composantes de lèse-majesté. Le duel en quart de finale est Davos-Lugano. Une série spectaculaire, avec des émotions à gogo, des matchs au rythme effréné et l'enthousiasme qui revient animer le peuple bianconero. Avec un but du très généreux Conne en prolongation, Lugano reste en vie même au bord du gouffre, remporte le "match 6" à la Resega aux tirs au but et se présente à la Vaillant Arena pour le match décisif. Un vrai désastre (7-1) qui marque l'imaginaire collectif des supporters et ternit tout ce qui avait été construit au fil des mois. En été 2009, la présidence du club change à nouveau. Après l'annonce de Paolo Rossi de ne pas vouloir se représenter pour des raisons personnelles et professionnelles, la commission de recherche identifie Silvio Laurenti comme nouvelle tête de la direction.
La deuxième grande nouveauté est la nomination de Kent Johansson comme entraîneur principal, assisté par Sandro Bertaggia. Parmi les entraîneurs les plus réputés dans son pays où il a également remporté un titre avec HV 71, Kenta se voit confier la tâche de construire un projet à moyen terme. À la mi-novembre, le club bianconero connaît un véritable tournant technique. Roland Habisreutinger est nommé directeur sportif, un homme de personnalité et de caractère, ayant récemment perdu la finale des playoffs en sept matchs avec les Kloten Flyers. Pour Jörg Eberle, une nouvelle mission commence au sein de l'organisation : celle de responsable de la formation. Entre le 10 et le 23 janvier, Näser et ses coéquipiers traversent une période noire. Le club prend conscience que Kent Johansson n'est pas l'homme idéal pour l'environnement particulier du hockey suisse. Son caractère réservé et introverti rend difficile le dialogue avec les joueurs et le club, créant un groupe désorienté. Pour donner le choc émotionnel nécessaire et éviter les playouts, la décision est prise de changer d'entraîneur en cours de saison, en faisant appel à l'inoubliable gladiateur Philippe Bozon, pour sa première expérience avec les professionnels. Le Français mène l'équipe vers les playoffs où Berne sera la ligne d'arrivée.
Le 6 avril 2010, la famille bianconera pleure une tragédie. Sous une avalanche sur son cher Monte Bar, le corps du préparateur physique Tiziano Muzio est retrouvé. Un homme spécial qui a traversé la vie du club pendant trente ans, gagnant l'estime et le respect de tous pour sa compétence, mais encore plus pour sa sensibilité et sa générosité. Son nom évoquera toujours à Lugano des valeurs telles que l'esprit de sacrifice et la passion pour son travail.
La saison 2010/2011 coïncide avec le soixante-dixième anniversaire de la fondation de l'Hockey Club Lugano. Avec la ligne des playoffs désormais lointaine, le 29 novembre 2010, Philippe Bozon et Sandro Bertaggia sont relevés de leurs fonctions. À leur place, le club fait confiance à deux hommes du club : Mike Mc Namara et Patrick Fischer, jusqu'alors brillants entraîneurs et assistants des Juniors Elite. Quelques succès font espérer une remontée au classement, mais Lugano est pratiquement hors des playoffs dès Noël ! Trois jours avant le début des playouts, le club décide d'introduire un nouveau visage à la tête du staff technique. Mc Namara et Fischer restent en tant qu'assistants et le Canadien de 46 ans Greg Ireland, avec une expérience significative en AHL, prend la tête du staff d'entraîneurs. La décision s'avère judicieuse, puisque Lugano expédie les redoutés playouts avec quatre succès consécutifs bien mérités contre les Lakers.
Le 22 juin 2011, l'assemblée des actionnaires élit dans la salle du Conseil municipal de Lugano Vicky Mantegazza, fille du Président Geo, comme nouvelle Présidente. Elle a grandi avec le ADN bianconero dans le sang et a été l'artisane des succès de l'équipe féminine. Pour diriger une équipe profondément renouvelée dans ses rangs, Barry Smith, entraîneur américain de 60 ans avec une grande expérience en NHL, est appelé. Smith a cependant du mal dès le début à se familiariser avec les dynamiques du hockey suisse et le 21 octobre 2011, après une défaite humiliante à Kloten (9-1), il abandonne le navire à son sort, retournant inopinément en Amérique du Nord, non sans avoir critiqué joueurs et club. Le hasard veut que ce soir-là, Berne licencie sur-le-champ Larry Huras, coupable de ne pas proposer un jeu suffisamment brillant. Après un intermède de deux matchs par le duo Fischer/Mc Namara, Larry le strict revient à Lugano avec son énergie typique, son dévouement quotidien et son attention aux détails. Sous sa baguette, l'équipe retrouve progressivement une identité. Les moments-clés d'une saison régulière marquée par l'inconstance mais terminée assez facilement à la sixième place sont sans aucun doute les six derbies tous remportés contre Ambrì : un record.
Ce sont cependant les playoffs contre Fribourg qui font revivre aux supporters de véritables émotions. Les hommes de Huras répètent l'exploit de s'imposer à la BCF Arena avec deux performances tactiques et athlétiques parfaites. Ils ne parviennent toutefois pas à se répéter à la Resega, où ils s'inclinent à trois reprises.
Ce sont donc les Burgondes qui passent en quart de finale avec un score total de 4-2. Pour le club, le staff et les joueurs, il y a la satisfaction de sortir la tête haute avec l'applaudissement chaleureux de la Resega. Et pour incarner l'esprit gladiateur renouvelé de Lugano, il y a sans aucun doute Sébastien Reuille, héroïque et stoïque meilleur buteur de l'équipe en playoffs après avoir subi pas moins de 80 points de suture au palais. Le championnat 2012/2013 sera inscrit en lettres capitales dans l'histoire du hockey suisse. La mythique NHL est en effet embourbée dans un lockout jusqu'à la mi-janvier. Sur la glace suisse, les fans peuvent ainsi admirer des stars telles que Zetterberg, Tavares, Kane, Seguin, Spezza mais aussi les enfants prodiges Streit, Diaz, Weber, etc.
Dans cette course aux phénomènes, Lugano tire plutôt bien son épingle du jeu. En défense, l'équipe est renforcée par le jeune défenseur Luca Sbisa, venant des Anaheim Ducks, mais surtout en attaque, la classe de Patrice Bergeron, pilier des Boston Bruins et personne vraiment exquise, brille sur toute la glace. En 21 matchs avec les couleurs bianconere, Bergeron inscrit 11 buts et 18 assists, travaille comme un fou et enseigne le hockey à ses coéquipiers. Vauclair et ses coéquipiers terminent la saison régulière à la sixième place et affrontent avec optimisme Zoug en quart de finale des playoffs.
Dans une série de sept matchs serrés, ce sont cependant les joueurs de Doug Shedden qui passent. L'analyse technique approfondie du club ne laisse aucune chance à Larry Huras qui est remplacé en vue de la nouvelle saison par son assistant Patrick Fischer (nouvel entraîneur principal) et Peter Andersson (nouvel assistant coach). Le 31 août 2013, après un match amical à la Resega contre le TPS Turku, l'HCL retire le maillot n° 33 de Petteri Nummelin en signe de gratitude envers le protagoniste de deux cycles extraordinaires de cinq ans marqués par l'inspiration, la fantaisie et le spectacle. Quelques jours plus tard commence la saison 2013/14. C'est le Lugano de Patrick Fischer et Peter Andersson qui ne tardent pas à montrer qu'ils ont des idées claires. Avec courage et soutenus par le club, les deux coachs lancent ce qu'on appelle la "Fischerrevolution". Au fil des mois, le club se sépare de plusieurs joueurs. L'objectif est de construire une équipe rapide capable de jouer avec intensité, mais aussi de réduire le budget.
Le véritable atout est le Suédois, champion du monde, Fredrik Pettersson. Talentueux, infatigable, véritable leader, Pettersson devient en peu de temps la valeur ajoutée de l'équipe. Cinquièmes à la fin de la saison régulière, les bianconeri affrontent en playoffs le redoutable Genève de Mc Sorley. Les matchs sont serrés, mais la supériorité physique des grenats qui s'imposent 4-1 dans la série prévaut. Les notes positives à la fin de la saison sont cependant nombreuses, notamment les 22 matchs joués par le gardien letton de 19 ans avec licence suisse Elvis Merzlikins. Agile et doté d'une forte personnalité, Elvis est repêché en été par les Columbus Blue Jackets et remporte le Swiss Ice Hockey Award du meilleur Rookie du championnat.
Le coup de maître du mercato du printemps 2014 s'appelle Linus Klasen. Doté de talent et de flair comme peu d'autres en Europe, l'ailier vif enchante le public du championnat suisse, inspirant surtout son "jumeau différent" Fredrik Pettersson. Le duo suédois occupera les deux premières places du classement des buteurs de la saison régulière, respectivement avec 69 et 55 points. Mais le nom de Lugano sera sur toutes les lèvres du monde du hockey en décembre, lorsque le club annonce l'arrivée à la Resega, avec un contrat de quatre ans, de Damien Brunner après sa décision de mettre fin à son aventure en NHL (Detroit Red Wings, New Jersey Devils). Pour ses accélérations sur la glace et sa vitesse d'exécution, l'MVP et meilleur buteur de la saison 2011/2012 avec Zoug est considéré par les experts comme l'attaquant suisse le plus spectaculaire en circulation. La saison régulière est extrêmement positive avec une troisième place finale, le meilleur classement depuis 2006, plus de 4'000 abonnés et une moyenne de 5'559 spectateurs. Témoignage de la passion croissante pour un HCL enfin stable à tous les niveaux. Malheureusement, les playoffs offrent peu de satisfactions. Le cauchemar Genève se matérialise pour la deuxième année consécutive.
Fin octobre 2015, avec l'équipe dernière au classement, l'ère de Patrick Fischer et Peter Andersson se termine également. Après l'interlude de Christian Wohlwend, le nouveau leader sur le banc devient le charismatique Canadien Doug Shedden, assisté de son fidèle italo-canadien Pat Curcio. Peut-être que, pour un groupe devenu si vulnérable, la présence d'un entraîneur principal aux cheveux gris était ce qu'il fallait. En effet, en un temps relativement court, Hirschi et ses compagnons réagissent avec vigueur, remontent au classement et retrouvent surtout une identité. L'expérience positive de la Coupe Spengler, avec la finale perdue de peu contre l'équipe du Canada, renforce le groupe qui se présente aux playoffs très motivé et complété dans l'effectif par Maxim Lapierre, attaquant canadien qui joue le rôle de provocateur. Son trash-talking déstabilisant devient l'un des éléments gagnants d'une splendide chevauchée jusqu'à la finale après avoir battu Zoug et Genève. Joueurs et club se débarrassent d'un véritable fardeau. Chacun joue parfaitement son rôle. À commencer par Elvis Merzlikins, impérial entre les poteaux, puis une défense presque impénétrable et les diverses solutions offensives (Klasen, Martensson et Brunner en tête) capables de marquer des buts décisifs. Celui qui entre dans les annales est le tir au but transformé en prolongation par Furrer contre les hommes de Mc Sorley, qui propulse les bianconeri en finale. Pour jouer le titre, Lugano retrouve un rival historique : Berne. Les Ours ont atteint les playoffs de justesse mais ont éliminé Zurich et Davos avec autorité. Chaque match de la série est serré, mais à la fin, ce sont Martin Plüss et ses compagnons, plus frais et lucides et, il faut le dire, aidés par quelques décisions arbitrales scandaleuses, qui s'imposent. Le rêve s'envole sous une pluie d'applaudissements. La déception est grande, mais l'étreinte d'un public très sportif est une image à inscrire dans les archives.
Les attentes pour le championnat 2016/2017 sont élevées, confirmées par un nouveau record d'abonnements saisonniers à la Resega (4’748). Compte tenu également des engagements en août et septembre dans la peu lucrative Champions Hockey League, Chiesa (nouveau capitaine) et ses compagnons connaissent un automne difficile. Le bon parcours en Coupe Spengler, culminant avec une nouvelle finale perdue contre l'équipe du Canada, ne suffit pas cette fois à ressouder le groupe et, à la mi-janvier, le club licencie Shedden et Curcio, rappelant à Ticino Greg Ireland, l'homme qui avait sauvé les playouts en 2011. Le nouveau staff technique stimule en peu de temps chaque élément de l'effectif, répartit les tâches et les responsabilités. Lugano se présente ainsi aux playoffs en septième position mais avec un esprit renouvelé. Et c'est précisément l'attitude et la volonté de sacrifice qui sont les armes gagnantes pour éliminer en six matchs les favoris ZSC Lions, une équipe riche en talents. La série est passionnante, avec même des rebondissements en dehors de la glace comme le remplacement du juge unique de la National League. Portés par cet élan, les bianconeri s'imposent à Berne lors du match 1 des demi-finales. Mais la force des champions suisses, qui confirmeront leur titre, est impressionnante et les hommes de Jalonen remportent les quatre matchs suivants, le dernier à la PostFinance Arena se terminant aux tirs au but. Pour l'HCL, une saison en demi-teinte et très intense. De la frustration des mois d'automne, on passe aux joies et à l'enthousiasme débordant de mars.
Sous la direction de Greg Ireland, qui se confirme comme un entraîneur capable de motiver et d'impliquer chaque joueur dans son projet d'équipe, Lugano dispute la saison régulière 2017/2018, terminée à la quatrième place, toujours parmi les premiers du classement. Une saison régulière sereine et en bonne harmonie avec les supporters, marquée également par l'explosion offensive de Gregory Hofmann et de Luca Fazzini, ce dernier étant le Top Scorer de la saison régulière. Le nouveau centre finlandais Jani Lajunen répond aux attentes et son jeu physique et essentiel contribue grandement à donner de la consistance à l'équipe, tout comme Maxim Lapierre, véritable leader du groupe. Lors de l'avant-dernier match de la saison régulière, quelque chose d'incroyable se produit. Le capitaine Chiesa, Dario Bürgler et Damien Brunner sont victimes à Davos de trois graves blessures qui les excluent des matchs décisifs. Cette situation renforce encore l'esprit de sacrifice. Les bianconeri battent d'abord le Fribourg ambitieux 4-1 en quart de finale. En demi-finale, Lugano élimine également Bienne, après avoir remonté un déficit de 0-2 dans la série et un déficit de 0-3 lors du match 3, lorsque le but en infériorité numérique de l'héroïque Reuille sonne la charge. La finale contre les ZSC Lions est passionnante. Les arrêts de l'extraordinaire Merzlikins, le cœur et la passion mis en jeu par un groupe d'hommes qui se plient mais ne se cassent jamais, exaltent le peuple bianconero et la Resega redevient une véritable fournaise avec cinq "sold out" consécutifs. On arrive au match 7, décidé par l'unique but de Geering. L'amertume est grande, mais après quelques jours, la fierté pour une équipe qui a aligné pas moins de dix joueurs de moins de 25 ans, tous formés dans la Sezione Giovanile du Club, prend le dessus !
Grâce au nouveau partenaire de l'Arena, le Groupe Cornèr Banca, la Resega change de nom et devient Cornèr Arena. Bien que critiqué, le club tient bon et maintient sa confiance dans le staff technique jusqu'à la fin de la saison. Portés par le talent de buteur de Hofmann et dans un contexte de grand équilibre au classement, Chiesa et ses compagnons arrachent la qualification pour les playoffs dans le sprint final. Contre Zoug en quart de finale, on attend une étincelle émotionnelle, qui cependant ne suffit pas. Lugano est éliminé en quatre matchs. Le rideau tombe prématurément sur la saison 2018/19 et les seuls applaudissements convaincus sont pour Elvis Merzlikins, en route vers les Columbus Blue Jackets et la scène de la NHL, et pour les derniers moments sur la glace du guerrier Sébastien Reuille.
La saison 2019/20 ne sera certainement pas retenue pour le hockey joué. Le club réorganise sa structure et se dote d'un CEO en la personne de Marco Werder. L'ère du directeur sportif Roland Habisreutinger prend également fin et Hnat Domenichelli reprend ses fonctions. Fin février 2020, cependant, le monde entier fait connaissance avec le mot COVID-19. Un virus, une pandémie qui fait des victimes et bouleverse la vie de chacun.
À la mi-mars 2020, tout événement ouvert au public est annulé. La National League ne peut que suspendre les imminents playoffs auxquels Lugano s'était qualifié de justesse. Ce qui s'est passé les mois précédents perd ainsi tout son sens, y compris le bref passage dans la famille bianconera de Sami Kapanen.
L'entraîneur finlandais avait été démis de ses fonctions peu avant Noël, remplacé par le vieux loup de mer Serge Pelletier. La saison 2020/21 subit également lourdement les effets de la pandémie. Pendant de longs mois, les clubs sont obligés de jouer les matchs à huis clos. Une situation parfois absurde qui entraîne des conséquences financières jamais envisagées. La politique s'interroge sur l'importance des équipes professionnelles pour l'ensemble du mouvement sportif et, grâce aux prêts et aux aides non remboursables de la Confédération, les faillites et disparitions sont évitées.
Sur le plan purement technique, le Lugano de Pelletier obtient le meilleur résultat en saison régulière des dernières années, une deuxième place fondée sur la solidité défensive et l'inspiration offensive des Heed, Arcobello et Fazzini. En playoffs, cependant, c'est la douche froide. Rapperswil éteint toute ardeur et remporte la série 4-1.
La saison 2021/22 voit le départ d'un Lugano profondément renouvelé et ambitieux. Le banc devient la maison de Chris Mc Sorley, volcanique leader du Servette pendant près de deux décennies. L'équipe s'enrichit d'éléments comme les défenseurs Santeri Alatalo et Mirco Müller, et l'attaquant Daniel Carr. Les performances sont inconstantes. L'équipe marque beaucoup mais encaisse trop de buts.
Les playoffs sont atteints en passant par le tour préliminaire des pré-playoffs, justement contre les grenats genevois. La supériorité de Zoug de Tangnes en quart de finale est cependant évidente. Les gros transferts de l'été 2022 sont encore une fois finlandais. Le gardien Mikko Koskinen et l'attaquant Markus Granlund, joueurs avec un palmarès et une expérience notables, débarquent sur les rives du Ceresio.
La confiance entre Mc Sorley et le vestiaire vacille cependant dès les premiers obstacles et, début octobre, le club prend la décision la plus drastique et courageuse de son histoire moderne : le départ sans trop de regrets de CMS et la direction technique confiée à Luca Gianinazzi, entraîneur de moins de trente ans formé au club, protagoniste des récents exploits des U20-Elit. L'ensemble du monde du hockey suisse est déconcerté et stupéfait par ce changement, mais apprend vite à apprécier la compétence et la personnalité de "Giana" qui gagne rapidement en crédibilité à l'intérieur et à l'extérieur de la Cornèr Arena.
La lutte pour accéder à la post-saison est acharnée. Le tour préliminaire des pré-playoffs apporte à nouveau satisfaction avec la double confrontation contre le favori Fribourg. Le quart de finale suivant des playoffs est tendu et passionnant. Genève, futur champion suisse et futur vainqueur de la Champions Hockey League, fait le pas psychologiquement décisif en remportant le "match 5" aux Vernets lors de la troisième prolongation. Mais la voie vers un nouveau Lugano est tracée.
Et le parcours se renforce avec le déroulement de la saison 2023/24. Le Lugano de Gianinazzi navigue sereinement dans les eaux du milieu de tableau, bien que l'équipe subisse une série de blessures (Marco Müller, Granlund, Schlegel, Carr, Morini, Walker) qui obligent la direction sportive à recruter de nouveaux joueurs. La septième place en saison régulière ouvre les portes à un historique derby aller-retour en play-in que Thürkauf et ses compagnons remportent grâce surtout à la remontée de 0-4 à 4-4 à la Gottardo Arena. Le quart de finale contre Fribourg, qui vise ouvertement le titre, présente enfin un Lugano combatif jusqu'à la dernière seconde du "match 7" perdu en terre burgonde.
À Loreto, les premières véritables parties ont lieu avec des exhibitions d'équipes prestigieuses comme celle de l'Université d'Oxford. Le 1er février 1950, devant 2500 personnes, un match historique est joué : les Canadiens de la région d'Edmonton, les Waterloo Mercury’s, affrontent les Diables de Milan. Quelques semaines plus tard, à Londres, ces Canadiens deviennent champions du monde avec la feuille d'érable. Cependant, le manque de soutien politique de la part des autorités municipales entraîne également l'expulsion de Loreto. En 1955, après mille péripéties, le Lugano joue quelques parties sur ce qui était en été le court de tennis de la pâtisserie Münger à Paradiso, grâce à Cuccio Viglezio et Guido Keller, grands animateurs de la famille bianconera. Toujours en 1955, un garagiste de Noranco nommé Albino Mangili met en service l'installation de Noranco, où débarque le premier véritable achat de l'histoire bianconera : le Grison Beat Rüedi, déjà international suisse et plusieurs fois champion suisse avec Davos. Rüedi se déplace habilement sur tout le terrain pour réaliser ce qui était considéré à Lugano comme un véritable rêve : la patinoire artificielle.
En 1956, le Lugano célèbre sa première promotion en première division. Le 1er décembre 1957, grâce à l'initiative de l'Ingénieur Pino Pedrolini, la première patinoire artificielle est enfin inaugurée, au nord de Cornaredo sous le luxueux Château de Trevano. Elle portera le nom de Resega, car il y avait autrefois une scierie dans cette région. La Resega est inaugurée en grande pompe en présence de 6500 spectateurs avec le match amical Suisse-Italie. Parmi les présents ce jour-là se trouve également Geo Mantegazza, celui qui, trente ans plus tard, mènerait Lugano au sommet du hockey suisse et international. Ingénieur de profession, c'est en réalisant les calculs statiques de la Resega qu'il a son premier contact avec la famille bianconera.
Lugano s'apprête ainsi à passer neuf ans en deuxième division, avec des résultats en dents de scie, bien que plusieurs joueurs enflamment la Resega dans les années soixante-dix comme les Finlandais Juha Pekka Rantasila et Henry Leppä, ainsi que l'Américain Tom Vanelli. En 1975, le club bianconero fait ses valises et se déplace vers la première patinoire couverte du Luganais : celle de Mezzovico. Les bianconeri y jouent deux championnats avant que le Palasport de Mezzovico ne s'effondre le matin du 12 février 1978 en raison d'une chute de neige exceptionnelle. Cet événement marque le retour du club à la Resega, désormais couverte définitivement.
En 1978, entre dans l'histoire de Lugano et du hockey suisse celui qui deviendra en quelques années une grande figure : Geo Mantegazza. Avec lui se matérialise également ce qui sera souvent le septième joueur sur la glace : la Curva Nord ! Le nouveau staff dirigeant formé par Geo Mantegazza, Severo Antonini et Fausto Senni obtient immédiatement deux résultats historiques : pour la première fois, Lugano se classe devant Ambrì, et pour la première fois, le 23 octobre 1979, la Valascia est conquise (5-2).
Lors de la première saison en série A, outre le spectaculaire défenseur canadien Bob Hess, arrivent à Lugano l'attaquant prolifique Giovanni Conte et la grande promesse du hockey suisse, l'Appenzellois Jörg Eberle. À l'été 1983, pour donner un coup de fouet à toute l'équipe, le président Mantegazza lance une véritable révolution technique en appelant un nouvel entraîneur de Suède : John Slettvoll. Avec lui, inflexible sur et hors de la glace, arrive un joueur destiné à devenir le chouchou de la Resega : le légendaire Kent Johansson ! Le rapide numéro 25 a quelques difficultés d'adaptation, mais après Noël, il commence à briller !
EL'enthousiasme pour le hockey à Lugano grandit et d'autres joueurs importants complètent un effectif de plus en plus compétitif, comme les internationaux Beat Kaufmann et Arnold Lörtscher. Pour aborder la saison 1984/85, le Lugano de Slettvoll se renforce encore avec deux pièces maîtresses : Mats Waltin et Fredy Lüthi. Le premier est un véritable pilier de l'équipe nationale suédoise : avec Ingemar Stenmark et Björn Borg, il fait partie des légendes du sport suédois. L'équipe bianconera poursuit les champions de Davos toute la saison, mais ne parvient pas à leur ravir un énième titre, concluant néanmoins la meilleure saison de son histoire jusqu'à ce moment avec la conquête de la deuxième place.
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